Monique Andrée Serf, dite Barbara (Barbara Brodi à ses débuts)
est une chanteuse, auteur-compositeur-interprète française née à Paris, le 9 juin 1930 et morte à Neuilly-sur-Seine, le 24 novembre 1997. Sa poésie lyrique et la profondeur de l’émotion que
dégageait sa voix lui assurèrent un public qui la suivit pendant quarante ans.
Monique Serf passe les premières années de sa vie entourée de son père, Jacques, d’origine juive alsacienne, de sa mère, Esther, de sa grand-mère russe et de Jean, son frère aîné de deux ans. La
famille s’est agrandie : une deuxième fille, Régine, est née à Roanne en 1938, un deuxième garçon, Claude, à Tarbes en 1942.
Bien avant que la guerre ne soit déclarée, sa jeunesse est marquée par des déménagements successifs ; ceux-ci redoubleront sous l’occupation nazie pour fuir la chasse faite aux Juifs sous le
gouvernement de Vichy. S’y ajouteront les séparations pour déjouer les dénonciations. À la fin de la guerre, les membres de la famille se retrouvent au Vésinet.
Monique a 16 ans. Peu attirée par les études, elle ambitionne depuis longtemps de devenir pianiste et chanteuse. Ses parents lui promettent de lui offrir des cours de chant. Elle s’inscrit à
ceux de Madame Dusséqué. Sa vie en est changée. Au bout de quelques leçons, son professeur la présente à Maître Paulet, enseignant au Conservatoire de Paris qui la prend comme élève. En 1946, les
Serf s’installent au 50, rue Vitruve, dans le 20e arrondissement. L’été est assombri par la mort de la grand-mère.
Dans le nouvel appartement, un piano loué par son père est installé ; Monique en joue d’instinct, sans prendre de leçons. La jeune fille entre au Conservatoire comme auditrice[1] mais au répertoire
de chant classique, elle préfère celui de la chanson populaire. Elle arrête les cours.
En 1948, après avoir passé une audition au Théâtre Mogador, elle est engagée comme choriste dans l’opérette Violettes impériales.
Un jour, son père abandonne soudainement le foyer pour ne plus revenir. Bientôt, la location du piano ne peut plus être honorée. Contrainte de s’en séparer, elle vit un
déchirement.