1 Avril 2010
Nabeul
(نابل) est une ville du nord-est de la Tunisie située au sud de la péninsule du cap Bon à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tunis.
Chef-lieu du gouvernorat du même nom, elle constitue une municipalité comptant 56 387 habitants en 2004[1]. En associant les villes voisines de Dar Chaâbane, Béni Khiar et El Maâmoura, elle forme
une agglomération de 120 000 habitants. Avec Hammamet, elle forme une conurbation bipolaire de 185 000 habitants.
Nabeul est l'une des plus importantes villes qui se succèdent le long de la côte du golfe d'Hammamet. Son environnement est constitué de vergers et de jardins. Grâce à sa plage de sable fin, sa
mer limpide et son climat méditerranéen, la région est une destination appréciée des touristes européens.
Dans l'Antiquité, la ville porte le nom grec de Neapolis qui est composé de nea (nouvelle) et polis (cité). C'est ainsi que l'appellent les Grecs puis les Romains. La fondation de la ville
remonte à au moins 2 400 ans. Le grec Thucydide la qualifie, à la fin du VIIe siècle av. J.-C., de comptoir carthaginois et lui confère le titre de ville d'Afrique du Nord la plus
anciennement mentionnée par les textes après Carthage. Durant la guerre du Péloponnèse en 413 av. J.-C., qui oppose Sparte à Athènes, les soldats de Sparte embarquent sur des navires qui
s'échouent sur les côtes de Cyrénaïque. Les citoyens de Cyrène décident de les aider et leur fournissent des embarcations et des pilotes. Ils font escale dans une ville du nom grec de
Neapolis. C'est à cette occasion que l'histoire enregistre, pour la première fois, le nom antique de Nabeul. En 148 av. J.-C., Neapolis paie sa fidélité à Carthage. En effet, la ville est prise
et détruite par le général romain Calpurnius Pison.
Au début de l'occupation romaine, Neapolis sombre dans le déclin et l'oubli pendant
près d'un siècle. De plus, avec la conquête arabe, les Byzantins détruisent la ville. Dès le XIIIe siècle, cette ville connaît une renaissance qui a pour conséquence une certaine prospérité
économique.
Avec le protectorat français, instauré en 1881, les Nabeuliens s'opposent fortement à l'installation des entreprises coloniales et démontrent un fort attachement à la culture de la terre. La
ville de Nabeul est l'une des premières villes de Tunisie, en 1909, à engager une généralisation de l'enseignement et à émanciper la femme avec la création d'une école primaire pour les jeunes
filles musulmanes. Le mouvement nationaliste, appuyé par des intellectuels locaux, voit la naissance de la cellule locale du Néo-Destour en 1936.
L'économie de la région s'articule principalement autour du tourisme, la grande majorité des hôtels de la ville se trouvant en bord de mer. Parmi les sites touristiques de la cité figurent le
site romain de Neapolis (situé à deux kilomètres du centre), le musée archéologique qui offre des collections d'objets en céramique, des statues puniques datant du VIIe siècle av. J.-C. et
une importante collection de mosaïques romaines provenant des sites de la région du cap Bon.
Le marché hebdomadaire du vendredi matin attire de nombreux touristes et habitants du cap Bon. Nabeul est également connue pour son agriculture et, notamment à l'étranger, pour son artisanat.
Nabeul est réputée en Tunisie et à l'étranger pour la qualité artistique de ses poteries, en particulier de ses assiettes peintes et de ses faïences. Cette production est venue s'ajouter aux
traditionnels articles utilitaires crus et poreux ; elle est relancée pendant la première moitié du XXe siècle grâce aux recherches des français Tessier, Deverclos et du tunisois Chemla. Leurs
efforts sont poursuivis par les artisans des ateliers locaux car la profession se transmet de père en fils. Plusieurs importants musées commencent à considérer avec intérêt les productions
comportant certaines signatures, notamment celles de ces rénovateurs.
Quant aux nattes, elles sont faites à base de jonc vert qui est normalement récolté au début de l'été et qui a plusieurs couleurs qui vont du jaune au vert en passant par le bordeaux et le bleu
violacé. Il s'agit d'abord de mettre une grille d'alfa qui ne doit pas être transformée (c'est-à-dire qu'elle doit être à l'état brut). Ensuite, il faut commencer le tissage en croisant le jonc
avec l'alfa. Ce croisement nécessite l'utilisation de ficelles de chanvre en remplacement des cordelettes d'alfa. Les nattiers fabriquent des couffins de la même manière. Tout le travail est
effectué dans la squifa des maisons ou dans les ateliers traditionnels.
Les souks abritent également diverses productions locales ou provenant d'autres régions du pays : cuivre, cuir et vêtement, chéchia, broderies ou couffins.
La ville de Nabeul est par ailleurs le seul lieu en Tunisie où l'on trouve des figurines réalisées en sucre, confiserie préparée à chaque nouvel an musulman. Offertes aux enfants et aux mariées,
elles trônent également sur les plats traditionnels de couscous. Obtenues à partir d'un moulage et décorées ou peintes avec des colorants naturels, elles sont ensuite déposées dans un plat creux
et à pied, le mithred, au milieu de bonbons, dragées et autres fruits secs.
La culture des arbres fruitiers est axée sur les oranges, le citron Beldis ainsi qu'une grande variété de fleurs. Ainsi, les Nabeuliens distillent les fleurs et les oranges et les vendent
en très grandes quantités. Une grande partie de la production est destinée au marché local tunisien, le reste allant à l'exportation.src wikipedia